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  • Writer's pictureBenoît Jobin

Perdre l'odorat est-il un signe avant-coureur de la mort?


Une altération de l’odorat est souvent la conséquence, ou du moins un signe, d’un problème de santé. En effet, la perte de l’odorat temporaire est un symptôme commun de plusieurs troubles comme des infections virales (ex. COVID-19, grippe, rhume, etc.), sinusites, trauma crânien et de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. Ainsi, nous pouvons tirer la conclusion que la perte de l’odorat peut être un signe que quelque chose cloche au niveau de notre santé.


Cependant, est-ce qu’on pourrait aller jusqu’à dire qu’une perte de l’odorat est signe que nous allons mourir plus jeunes que prévu?


Récemment, plusieurs études menées principalement chez des sujets âgés ont démontré une forte association entre les troubles olfactifs et le risque de mortalité globale, l’anosmie étant même plus prédictive du risque de mortalité que les maladies cardiovasculaires 1.


Pour l’instant, il n’y existe pas de consensus sur un mécanisme unique pouvant expliquer cette relation prédictive entre la perte de l’odorat et la mortalité.

Par contre, les scientifiques s’entendent sur quelques hypothèses. Premièrement, la malnutrition peut être une conséquence directe d’un trouble olfactif. Une étude a démontré que les personnes ayant un trouble olfactif peuvent soit maintenir leur poids, soit manger moins, ou au contraire manger davantage 2. On peut donc penser que toutes ces conséquences puissent entrainer des problèmes de santé liés à des changements alimentaires. Deuxièmement, il existe une hypothèse selon laquelle les troubles de l’odorat pourraient accroître le risque de décès en raison de l’incapacité à sentir les signaux de danger dans l’environnement (ex. gaz, poison, etc.) 1.



Odorat et maladies neurodégénératives

Cependant, le mécanisme le plus probable expliquant la relation entre les troubles olfactifs et la mortalité est celui de la neurodégénération du cerveau. Comme indiqué plus haut, le trouble de l’odorat est un symptôme précoce des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Plusieurs études ont démontré qu’une performance aux tests olfactifs plus faibles permet de prédire un déclin cognitif lors des années suivantes 3.


Ainsi, il est probable que les maladies neurodégénératives, par le biais du déclin cognitif associé, puissent être un médiateur potentiel dans la relation reliant le trouble olfactif au risque de mortalité plus élevé1.


Au final, surveiller votre odorat. Si vous n’arrivez plus à sentir les parfums qui vous entourent, il est peut-être signe qu’il est temps d’aller voir votre médecin! Par contre, il ne faut pas trop s’alarmer. En effet, il faut relativiser, jusqu’à une personne sur cinq à un trouble de l’odorat4 !


Références

1. Van Regemorter, V. et al. Mechanisms Linking Olfactory Impairment and Risk of Mortality. Front. Neurosci. 14, 140 (2020).


2. Croy, I., Nordin, S. & Hummel, T. Olfactory Disorders and Quality of Life--An Updated Review. Chemical Senses 39, 185–194 (2014).


3. Devanand, D. P. et al. Olfactory deficits predict cognitive decline and Alzheimer dementia in an urban community. Neurology 84, 182–189 (2015).


4. Vennemann, M. M., Hummel, T. & Berger, K. The association between smoking and smell and taste impairment in the general population. Journal of neurology 255, 1121–1126 (2008).

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