Vous l’entendez, il vous vole autour. Le maringouin vous a trouvé et se prépare à se régaler. Vous ne pouvez plus vous cacher : c’est trop tard, il vous a senti.
Nous, humains, avons une odeur spécifique à notre espèce. Bien que pour nous, cette odeur passe inaperçue la plupart du temps, ce n’est pas le cas pour tous : pour les femelles maringouins, l’odeur humaine est des plus exquises, car elle offre la promesse d’un festin de sang qui leur apportera les nutriments nécessaires à la production d’œufs. Les maringouins sont sur cette planète depuis plus longtemps que nous, et ont évolué de manière à faire de nous leur proie favorite : leur odorat s’est adapté pour leur permettre de nous trouver et même de nous distinguer des autres espèces animales.
Mais comment nous trouvent-ils exactement ?
Le premier signal indiquant notre présence est le dioxyde de carbone, aussi appelé CO2. En effet, lorsque nous respirons, l’air que nous rejetons est constitué de 4% de CO2, ce qui est dix fois plus élevé que la teneur moyenne dans l’atmosphère. Autour de nous, la quantité de CO2 est donc localement plus grande. C’est ce qui sert de premier signal aux maringouins : ils sont capables de détecter des augmentations de la teneur en CO2 grâce à des récepteurs gustatifs. L’activation de ces récepteurs leur ouvre l’appétit.
Cependant, ce n’est pas tout, car le CO2 est émis par la plupart des animaux ; à lui seul, il ne permet pas aux maringouins de nous cibler parmi les autres espèces, mais indiquent seulement la présence d’un animal à sang chaud. Pour nous distinguer des autres espèces, d’autres signaux sont donc nécessaires. Notre peau contient de nombreuses substances qui rendent notre odeur caractéristique : l’acide lactique est par exemple présent en plus grande quantité chez les humains que chez n’importe quelle autre espèce. Une chance pour les maringouins, qui sont bien équipés ! Effectivement, en plus des récepteurs gustatifs sensibles au CO2, ils possèdent un autre type de récepteurs, appelés récepteurs ionotropiques, qui permettent de détecter ces odorants spécifiques aux humains.
La quête d’un festin de sang humain se déroule donc en plusieurs étapes. La détection du CO2 est nécessaire pour activer la suite du processus : une fois l’appétit ouvert par le CO2, les maringouins partent à la chasse. C’est seulement suite à l’activation des récepteurs gustatifs sensibles au CO2 que les maringouins deviennent attentifs à la présence d’odorants spécifiques aux humains tels que l’acide lactique. D’autres signaux tels que la température sont également intégrés et apportent aux maringouins des informations supplémentaires pour les guider.
Bien qu’ils puissent se contenter de tout animal à sang chaud, les maringouins viseront préférentiellement, malheureusement pour nous, un humain.
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