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  • Writer's pictureStéphane J.Cariou

ACCEPTATION SOCIALE DE LA BIOMÉTHANISATION



La méthanisation apparaît comme une réponse adaptée aux défis sociétaux qui se présentent pour préserver la planète et les ressources. Cette technologie est une solution qui permet de répondre à la problématique de gestion des déchets tout en se préservant de l’utilisation de ressources fossiles. Cependant malgré cette production d’énergie vertueuse, du projet aux premiers mètres cubes de biogaz produit, le chemin est long. L’acceptabilité sociétale (Daniel 2020) de la méthanisation est un frein important au développement rapide de cette technologie et la problématique particulière des odeurs constitue une part importante de la réaction de rejet (Bourdin 2020; Bourdin, Jeanne, et Raulin 2020). Qu’en est-il vraiment?


La filière de la méthanisation regroupe plusieurs typologies de sites. Parmi les plus importants se retrouvent les sites dits « à la ferme » qui n’utilisent que des intrants agricoles d’origine animale et/ou végétale.

Ensuite vous pouvez retrouver des sites dits « territoriaux » qui regroupent des sites récupérant sur un territoire des intrants fermentescibles de toutes natures générant par conséquent une grande variabilité des approvisionnements. Enfin, les boues de stations d’épuration peuvent également être méthanisées et plusieurs sites couplent l’épuration de l’eau et la production de biogaz ou d’énergie.(ADEME 2016)


En se basant sur les dernières recherches parues, il apparaît que le processus en

lui-même est peu ou prou exempt d’émissions pouvant provoquer une gêne sur le

territoire, car les niveaux d’odeur mesurés restent relativement faibles. Cependant, certaines

activités ou défauts d’entretien peuvent conduire à des émissions importantes de molécules odorantes dans l’environnement au voisinage des sites de production. Par exemple, le déchargement de camions apportant des matières premières pour le digesteur dans un environnement non adapté (plein air ou non correctement ventilé) peut conduire à des augmentations des émissions odorantes d’un facteur pouvant atteindre dix. Le niveau de fermentation ou de fraîcheur des matières entrantes sur le site peut également entrainer une augmentation très importante des concentrations de molécules émises et par conséquent de l’odeur générée (Bayle et al. 2019). Par conséquent, en fonction des concentrations et de l’éloignement entre les sources et les riverains, le potentiel de nuisance des méthaniseurs se trouve fortement augmenté.


Améliorer l’acceptabilité de ces sites de production de méthane nécessitera donc de la part des exploitants une rigueur dans la gestion de leur outil de production (Cariou et al. 2019) pour éviter ces odeurs qui pourraient conduire à des problèmes avec le voisinage. L’avenir de la filière passera donc par une exemplarité des sites pour assurer un déploiement à plus grande échelle.


Stéphane J. Cariou, phD

Enseignant-chercheur au Laboratoire des Sciences des Risques

(LSR) à IMT mines Alès. M. Cariou est Responsable Scientifique

de la plateforme PAQMAN (Analyses physico-chimiques et sensorielles), M. Cariou se spécialise dans l’étude de la relation entre la composition chimique d’un gaz et la gêne olfactive générée. Il a géré plusieurs projets liés à la problématique « Odeur » dans différents secteurs industriels (équarrissage, compostage, méthanisation, matériaux de construction et d’ameublement).


Son odeur préférée est celle de l’immortelle dans le maquis corse.

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