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  • Writer's pictureDaphné Poupon

Comment notre odorat peut nous sauver de la contagion

L’odorat limiterait nos risques d’être contaminé en nous incitant inconsciemment à nous éloigner des malades : l’odeur d’un malade serait plus désagréable que l’odeur d’une personne en bonne santé, ce qui nous encouragerait à éviter les malades. C’est ce que le professeur Mats Olsson et son équipe de chercheurs en Suède ont récemment observé.



Une odeur corporelle plus désagréable lors d’une maladie

Une infection se produit lorsqu’un corps étranger tel qu’un virus ou une bactérie s’introduit dans notre organisme. La détection de ce corps étranger par notre organisme déclenche une réponse de notre système immunitaire : notre organisme lutte pour combattre ce corps étranger, une lutte qui s’accompagne de symptômes tels que de la fièvre. Cette lutte s’accompagnerait aussi d’un changement de l’odeur corporelle qui deviendrait alors plus désagréable pour les autres.


Pour montrer cela, le professeur Mats Olsson et son équipe ont mis en place une expérience inédite lors de laquelle ils ont mimé une infection en traitant des participants avec des lipopolysaccharides (LPS), des molécules situées à la surface des bactéries qui permettent à notre système immunitaire de détecter la bactérie ; seule, cette molécule ne présente pas de danger, mais est suffisante pour déclencher une réponse immunitaire. Dans les heures qui ont suivi l’injection des LPS et le déclenchement de la réponse immunitaire, les chercheurs ont récolté l’odeur corporelle des participants, puis ont demandé à un panel de juger l’intensité et l’agréabilité de ces odeurs. L’odeur des participants traités aux LPS a été jugée comme étant plus forte et plus désagréable que l’odeur de participants en bonne santé.

Les chercheurs ont donc suggéré que le déclenchement d’une réponse immunitaire modifie la composition de l’odeur corporelle et la rend plus désagréable.

L’odeur corporelle d’un malade incite les autres à rester à distance

L’odeur d’un malade est plus désagréable et cela rend la personne moins attirante. C’est un autre résultat obtenu par la même équipe de chercheurs : le panel devait cette fois juger l’attractivité de visages qui étaient couplés à l’odeur corporelle d’un malade ou à l’odeur d’une personne en bonne santé. Les visages étaient jugés comme étant moins attirants lorsqu’ils étaient couplés à l’odeur corporelle d’un malade. Le caractère désagréable de l’odeur a donc une conséquence négative sur l’attrait global de la personne malade.


L’odeur corporelle transmettrait ainsi une information sur la santé du malade et, puisqu’elle est désagréable, inciterait inconsciemment les autres à garder leurs distances, ce qui aurait un intérêt car cela diminuerait leurs risques d’être contaminés. Les chercheurs étudient toujours ce phénomène afin de comprendre comment l’odeur corporelle peut servir de moyen de communication, et de caractériser l’odeur de la maladie.

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