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Writer's pictureRichard Leduc

LA NÉBULOSITÉ ET LES GENRES DE NUAGES

Updated: Oct 24, 2023

Dans le dernier numéro d’ODOMAG, nous nous sommes intéressés à la nébulosité en examinant comment la couverture nuageuse avait évolué au cours de la période 1953-2020 à quatre stations, Montréal (Dorval), Québec, Bagotville et Mont-Joli. Ici nous traitons de cette question par le biais du genre de nuages. On rappelle que les données proviennent des archives météorologiques horaires complètes d’Environnement Canada (dénommées HLY01).

On reprend ici ce dont on a discuté au SAOM 2020 concernant le nom des nuages qui leur est attribué selon leur genre et leur forme; on trouvera des photos sur les archives de cet événement. Le genre de nuage est défini par leur hauteur selon 4 groupes soit, les nuages de l’étage supérieur, de l’étage moyen, de l’étage inférieur, dont les altitudes respectives de leur base, sont de 6500 m, 2000 m et du sol à 2000 m; on y ajoute aussi un groupe qui peut se retrouver sur plus d’un étage à la fois, soit celui appelé “à développement vertical”. Pour chacun de ces 4 groupes, le préfixe du nom du nuage est: cirr-, alto-, stra- et cum-. Les nuages ont aussi des formes et on en reconnaît 3: la forme cirrus, qui ressemble à des cheveux, la forme stratus, celle en couche ou strate, la forme cumulus, celle comme un choux-fleurs ou moutonnée et on appose aussi au nom du nuage le préfixe ou suffixe nimbus pour indiquer la présence de précipitation. On obtient ainsi à la base de la nomenclature 10 genres de nuages: cirrus (Ci), cirrostratus (Cs), cirrocumulus (Cc) à l’étage supérieur; altocumulus (Ac) et altostratus (As) à l’étage moyen; stratus (St) et stratocumulus (Sc) à l’étage inférieur; cumulus (Cu), cumulonimbus (Cb) et nimbostratus (Ns) pour ceux à développement vertical.


Le Tableau 1 donne le pourcentage de chaque genre aux quatre stations. À l’étage supérieur, le cirrus est le plus fréquent entre environ 15% et 18% selon la station; à l’étage moyen, la fréquence d’altocumulus est entre environ 22% et 27%; le stratocumulus a la fréquence la plus élevée des genres, entre environ 32% et 41%; pour les nuages à développement vertical, le cumulus est entre environ 8% et 10%. On remarque que la fréquence des cumulonimbus est assez faible entre 0.11% et 0.25% et qu’il est 2 fois moins fréquent à Mont-Joli qu’aux autres stations; on notera que l’observation de ce nuage est faite à la station et il peut y en avoir ailleurs tout autour qui ne sont pas observés.



Tableau 1. Fréquence des genres de nuages (1953-2020)

On rappelle que le cumulonimbus est le nuage qui donne les éclairs, le tonnerre, la grêle et la tornade toutes des manifestations dangereuses qui rappellent celles du 11 juillet 2023. Puisque l’on dispose de données sur une longue période, on désire savoir comment la fréquence de ce nuage a changé au cours des années, tout en s’intéressant aussi à d’autres.


Le nombre moyen annuel d’observations d’un cumulonimbus rapporté est de 34.5 à Montréal, 26.8 à Québec, 35.5 à Bagotville et 13.4 à Mont-Joli.


Le nombre annuel pour chaque station est illustré à la Figure 1 où la ligne horizontale représente la moyenne; on constate qu’aucune courbe ne montre une tendance à la hausse ou à la baisse; il y a des fluctuations assez grandes durant la période comme par exemple à Montréal avec plus de 73 en 1963 à 11 en 1995. À Bagotville le nombre élevé de 94 pour 1996 est principalement dû à juin et juillet avec respectivement 32 et 49 observations et 23 d’entre elles sont rapportées du 8 au 11 juillet 1996, mais aucune entre le 17 et le 23 juillet; on trouvera sur internet des informations météorologiques concernant le désastreux déluge du 19 et 20 juillet 1996.


Figure 1 Cumulonimbus, nombre

Des résultats semblables sont disponibles pour chaque genre et pour 5 autres stations et on y reviendra. On présente les fréquences annuelles pour les cirrus et les stratocumulus à Montréal et Mont-Joli illustrées à la Figure 2. En général sur la période on note une augmentation importante de la fréquence pour ces deux genres de nuages soit pour les cirrus 125% à Montréal et 114% à Mont-Joli et pour les stratocumulus, 77% et 21% respectivement; on note une diminution de la fréquence à Mont-Joli pour les stratocumulus à partir de 2011 et l’augmentation aurait été davantage importante en considérant cette année. Il y a aussi des augmentations à Québec et Bagotville pour ces nuages.

Figure 2 Fréquences des cirrus et stratocumulus


Figure 2 Fréquences des cirrus et stratocumulus

On constate à l’aide de ces données que les occurrences des cumulonimbus ne montrent pas de tendance particulière durant la période aux stations où il sont observés; le nombre est une variable, mais les quantités de précipitations et les intensités associées à ce phénomène sont des variables tout autant importantes sinon plus. Pour les deux autres genres illustrés, les tendances sont nettes et sont semblables (du moins en partie) pour des stations qui sont éloignées. L’origine de ces variations reste à être identifiée. Dans de prochains numéros d’OdoMag, nous présenterons des résultats pour des stations en milieu nordique.


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