La rééducation olfactive, une piste encourageante
L’impact négatif de la perte de l’odorat post-COVID-19
La maladie COVID-19 est très fréquemment associée à des troubles de l’odorat. On estime à 60% le pourcentage de patients COVID atteints de troubles de l’odorat. Ces derniers représentent donc un marqueur très spécifique de la maladie. Le plus souvent, les patients observent une perte complète et soudaine des facultés olfactives. Une perte olfactive est appelée « anosmie » lorsqu’elle est totale et « hyposmie » lorsqu’elle est partielle. Ces déficits olfactifs sont d’un intérêt particulier, car ils peuvent avoir des effets délétères profonds sur les interactions sociales, la sécurité quotidienne et la prise alimentaire. En d’autres termes, ils ont un impact négatif sur la qualité de vie et la santé des patients. Grâce à des questionnaires en ligne, les chercheurs ont mis en évidence que, fort heureusement, la plupart des patients COVID-19 récupèrent spontanément leur odorat en quelques semaines (1 à 4 semaines en moyenne). Néanmoins, environ 10% des malades post-COVID ont des anosmies ou des hyposmies qui persistent pendant plusieurs mois.
Pour un meilleur odorat : la rééducation olfactive
Une possibilité de prise en charge de ces troubles olfactifs est la rééducation olfactive. Des études antérieures ont montré que cette rééducation était efficace chez 30 à 60% des patients atteints d’anosmie post-virale.
Actuellement, notre équipe de recherche à l’UQTR met au point un protocole de rééducation olfactive pour des patients post-COVID. L’objectif de cet entrainement est de « réparer » le système olfactif grâce à des kits de rééducation fabriqués au laboratoire puis envoyés chez les patients. Ces derniers doivent s’exposer de manière quotidienne, matin et soir, à des stimulations olfactives (essences de rose, d’orange, d’eucalyptus et de clou de girofle) et ceci pendant 3 mois. Notre hypothèse est qu’à la fin de ces trois mois, leur odorat sera meilleur. Cette étude est primordiale, car, comme mentionnés précédemment, les déficits olfactifs impactent grandement la qualité de vie des patients.
La COVID 19 a indéniablement mis un coup de projecteur sur les troubles olfactifs. En effet, ils étaient présents avant la pandémie, mais ils passaient tout à fait inaperçus et étaient très peu connus du grand public.
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